Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/393

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de deux grands peuples civilisés. Espérons, d’ailleurs, dit-il en terminant, qu’ils ne se rencontreront plus les armes à la main. » Un autre fut poétique dans son langage ; il dit : « Le soleil et la lune subissent une éclipse, mais que la paix soit rétablie, et bientôt ils brilleront sur le monde étonné avec une splendeur et une lumière nouvelles. » À la fin du repas, après de nouvelles protestations d’amitié, les convives birmans se retirèrent. En prenant congé du général anglais, ils demandèrent que deux officiers fussent envoyés à Melloon pour faire une visite au prince Memiacoo ; de leur côté, ils voulaient envoyer deux chefs pour accompagner sir Archibald à Prome. Les deux officiers furent effectivement désignés ; mais au moment de partir, quelques points d’étiquette qu’on ne put régler empêchèrent ce départ. Les Birmans retournèrent à Melloon, les Anglais à Prome ; ces derniers ignoraient si le résultat de la conférence serait la paix ou la guerre.

Après la conférence de Neoungbenzeik, plusieurs jours s’écoulèrent sans amener d’incident nouveau ; mais bientôt le général anglais reçut de nombreuses plaintes des habitants de la campagne. De petits détachements de l’armée birmane, franchissant la ligne de démarcation convenue, venaient piller les malheureux paysans qui se trouvaient du côté des Anglais. Sir Archibald en écrivit aussitôt au kee-woonghee : il demandait que ces maraudeurs fussent rappelés ; il parlait de prendre lui-même dans le cas contraire, des mesures énergiques. Le kee-woon-