Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/424

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les Birmans. Protégées par cette canonnade, les troupes s’embarquèrent sur la flottille pour aller attaquer la palissade ; elles étaient divisées en quatre colonnes : la première, composée de deux régiments d’infanterie (13e et 38e royaux), avaient ordre d’attaquer l’angle sud-est de Melloone, après avoir débarqué un peu au-dessous de la place ; les trois autres colonnes, sous les ordres du général Cotton, devaient pendant ce temps débarquer au-dessus de la ville, emporter quelques nouveaux ouvrages extérieurs, puis attaquer par le côté opposé. Les choses se passèrent tout différemment. La force du courant emporta la première colonne sous le feu de la place, avant que les trois autres eussent pu atteindre le point d’attaque. Alors cette colonne, sans attendre plus long-temps la coopération des autres troupes, se forma avec un ordre, une régularité admirable, et se dirigea aussitôt vers la palissade ; elle en gagna rapidement le pied et donna l’escalade. Le gros de l’armée, demeuré sur la rive opposée, devint témoin d’une action de guerre des plus hardies, des plus téméraires. Un petit nombre, une poignée d’Anglais, mit en fuite une multitude de Birmans, c’est-à-dire 12 ou 15,000 hommes, retranchés derrière des palissades d’une grande force. Pendant ce temps, les autres brigades avaient tourné la position de l’ennemi ; elles lui coupèrent toute retraite, ce qui acheva sa déroute ; son artillerie et ses munitions tombèrent entre les mains des Anglais. Le prince