Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/426

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la preuve de la découverte de sa perfidie, ou bien lui offrir une nouvelle occasion de tenir ses engagements. Il ajoutait à ce message quelque peu de persiflage : « Le prince, disait-il, dans la hâte de son départ de Melloone, a oublié un certain document ne manquant pas d’intérêt… un traité qui peut-être lui semblerait devenu plus acceptable en ce moment par la cour d’Ava qu’il ne l’avait supposé quelques jours auparavant. » Le woonghee et Kolein-Menghi répondirent en gens d’esprit et qui entendent la plaisanterie : ils firent tous les remerciements au général anglais du papier qu’il leur envoyait ; puis ils ajoutaient : « que cette même précipitation, cause de l’oubli du traité, l’avait été aussi d’une forte somme d’argent. Or, l’empressement du général à leur renvoyer ce papier ne leur permettait pas de douter qu’il n’en mît bien davantage à leur renvoyer l’argent. » Sir Archibald ne jugea pas à propos de continuer cette guerre d’épigrammes qui menaçait de tourner plus mal pour lui que celle du champ de bataille.

Le 25, l’armée anglaise se mit de nouveau en marche. On se flattait que la prise de Melloone aurait pour résultat d’abattre à la cour d’Ava le crédit du parti qui jusque là avait voulu la guerre ; ces espérances ne tardèrent pas à se réaliser. Peu de mois avant cette époque, le docteur Price, missionnaire américain, un aide-chirurgien d’un régiment d’infanterie, nommé Sandford, avaient été faits prisonniers de guerre. À la nouvelle de la prise