Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/428

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quelque défaite, ou de quelque revers, tout au contraire, choyés, caressés, considérés comme des instruments de salut.

L’armée se remit en marche pour se rapprocher de Pagabammew, le point qu’elle ne devait pas dépasser. Le 3 février, elle atteignit Pakangyeh, ce point considéré comme fort important ; c’était là, en effet, que sir Archibald comptait opérer sa jonction, avec l’armée d’Arracan, dans le cas où celle-ci eût réussi à pénétrer jusqu’à l’Irrawaddy. Mais à peine y fut-il parvenu qu’il apprit qu’il fallait renoncer à ce projet. L’état de santé des troupes, la difficulté de la marche à travers les montagnes, le rendaient impraticable. Au reste, l’absence du concours de ce corps d’armée ne présentait aucune fâcheuse conséquence. La guerre ne pouvait plus se prolonger encore long-temps. Le corps d’armée qui seul avait agi jusqu’à ce moment semblait fort à même de suffire aux premiers événements. Fidèle jusqu’au dernier moment au génie national, Memiaboo avait commencé à Pakangyeh une série de retranchements que la marche rapide des Anglais le contraignit à abandonner. Il rétrograda jusqu’à Pagahammew, où son corps d’armée fut renforcé par un autre. Une grande révolution s’opéra en outre à cette même époque dans les dispositions de la cour d’Ava. Un moment, l’empereur avait voulu bien sincèrement la paix ; c’est alors que le docteur Price fut envoyé aux Anglais ; mais au retour du docteur, ces dispositions pacifiques n’existaient déjà plus. La