Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/433

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lin. La contrée voisine était entièrement déserte et stérile. Le 18, elle s’arrêta à un village nommé Yebbay, où l’on trouva une députation venue d’Ava. Une heure après, six grands bateaux de guerre, pavoisés des couleurs royales, parurent sur la rivière ; ils portaient le docteur Price et un certain nombre de prisonniers de guerre, et s’arrêtèrent vis-à-vis la tente de sir Archibald. Le docteur Price se trouvait muni de 6 lacs de roupies, qui étaient envoyés à la condition que les Anglais s’arrêteraient sur-le-champ. Le général anglais refusa péremptoirement : il demandait la remise immédiate de 35 lacs, du traité bien et dûment ratifié, enfin celle des prisonniers et dans le cas où ces conditions ne seraient pas acceptées dans le délai de cinq jours, menaçait d’en faire de plus dures encore. Il exprima sa résolution de marcher sur la capitale sans écouter de proposition d’aucune sorte. Les habitants d’Ava, alors en grande alarme, se hâtèrent de quitter la ville ; plus d’un tiers de la population avait déjà fui, la frayeur était extrême. Ce qui ajoutait surtout aux craintes du gouvernement birman, c’était son incrédulité à l’égard des Anglais ; il ne pouvait croire que ces derniers, maîtres de s’emparer de la capitale, s’en tinssent aux conditions déjà énoncées ; il ne doutait pas que les Anglais, l’argent une fois livré, n’en conservassent pas moins le pays conquis. Le docteur Price s’étant remis en marche pour Ava avec l’ultimatum du général anglais, l’armée se dirigea vers