Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/437

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représentant ; on leur répondit que le traité concernait non le roi d’Angleterre, mais la Compagnie des Indes ; qu’en conséquence c’était auprès du gouverneur-général que leur envoyé aurait à se rendre. Cette répugnance à traiter avec le gouverneur-général sur le même pied qu’avec un prince souverain avait toujours caractérisé les délibérations des Birmans ; d’ailleurs, dans l’abaissement où ils se trouvaient, aucune objection n’était plus possible. Le lendemain, l’argent fut donné d’une part et reçu de l’autre, et le jour suivant le traité définitivement signé. L’un des Birmans, au moment où il venait d’apposer sa signature, cédant aux sentiments belliqueux de sa nation, s’écria : « Et maintenant que nous sommes en paix avec les Anglais, si les Chinois osent nous insulter, qu’ils prennent garde à eux ! » Mot vraiment caractéristique chez un peuple que la guerre venait de mettre à deux doigts de sa perte.

Une députation de trois officiers anglais fut désignée pour accompagner les négociateurs birmans à leur retour à Ava. Le général anglais envoyait en outre à l’empereur quelques présents en témoignage de bonne amitié. L’empereur hésita d’abord recevoir ces envoyés ; déjà ils étaient au moment de rétrograder ; toutefois, de nouveaux conseils l’y décidèrent. Ils continuèrent donc leur route et arrivèrent bientôt à Ava. Ils durent être admis dès le lendemain à l’audience impériale. Une difficulté se présenta ce jour-là, au moment même de leur