Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/438

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introduction ; il s’agissait de leurs épées, qu’il était contre l’étiquette de conserver à la cour ; le cérémonial birman céda pourtant sur ce point. Les officiers traversèrent la porte extérieure du palais, précédés par les présents destinés à l’empereur ; marchant à travers une ligne de soldats, ils traversèrent trois autres portes intérieures, dont la dernière était défendue par plusieurs pièces de canon ; en face de cette dernière était le péristyle de la salle d’audience, et au fond de cette salle le trône. L’étiquette ne permettant à personne de s’avancer en ligne directe vers la salle du trône, les officiers anglais s’en approchèrent en décrivant un demi-cercle, en faisant face aux troupes qui formaient le croissant à partir de l’entrée de la salle ; ils quittèrent leurs chaussures sur le seuil ; des musiciens jouaient des airs bruyants, des danseuses étalaient leurs grâces aux yeux des étrangers. Entrés dans la salle, ils s’assirent à quelques pas du trône, qui demeurait vacant ; plusieurs membres de la famille impériale en occupaient le voisinage ; les grands officiers de la couronne, tous habillés de mousseline blanche, formaient le reste de l’assemblée. Des esclaves présentèrent des fruits, du thé, du bétel, dans des coupes de cristal. Bientôt la musique cessa, un profond silence régna dans l’assemblée, à peine entendait-on un bruit lointain qui s’approchait de moment en moment ; une porte s’ouvrit tout-à-coup, comme poussée par une main invisible, et l’on vit alors l’empereur qui s’achemi-