Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/441

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ni population, ni ressources ; c’est pour ainsi dire un fantôme de royauté, dépourvu de corps et de consistance. La principauté de Munipoor, sous la domination d’un prince qui doit tout aux Anglais, n’est qu’un véritable désert. Peut-être pourrait-il présenter quelques obstacles à une attaque contre les possessions anglaises dirigée de ce côté. Sous tous les autres rapports, elle est dépourvue de toute utilité. La province d’Arracan, par son insalubrité, avait dévoré la plus grande partie du corps d’armée du général Morrisson ; aussi ne pouvait-on songer à y tenir une garnison quelconque. Toute couverte d’impénétrables jungles et d’épaisses forêts, cette province est tellement entrecoupée de rivières, de baies, qu’elle paraît ne former qu’un groupe d’îles ; au moindre orage, la communication entre les villages ne peut se faire que par eau ; sa population est fort peu considérable ; à l’exception du sel, elle ne produit aucun article de commerce. À la vérité, les montagnes qui la terminent du côté d’Ava constituent une frontière bien définie entre cette province et ce dernier royaume. Le véritable bénéfice à retirer du traité provenait ainsi uniquement de Tenasserim, Yeh, et d’une portion du territoire de Martaban. Ces provinces permettaient en effet d’établir avec facilité une communication entre Siam et Malaca, d’ouvrir un commerce avec ces deux provinces. La rivière de Thalageh est bordée de belles forêts, abondantes en toutes sortes d’arbres. Surtout en arbres propres aux construc-