Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/442

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tions navales. Le gouvernement anglais cessait dès lors de dépendre pour cet article, pour lui d’une importance majeure, des dispositions toujours précaires et variables de l’empire birman. Les territoires nouvellement acquis n’apportaient d’ailleurs avec eux aucun accroissement de revenus, ils étaient plutôt de nature à augmenter les dépenses ; ils avaient en outre l’inconvénient d’aggraver le mal, dès lors profondément senti, d’une domination territoriale par trop étendue. Au reste, la guerre qui venait de se terminer avait été une de ces nécessités auxquelles les gouvernements sont souvent contraints de se soumettre. Il était devenu nécessaire de ne plus souffrir plus long-temps les procédés hautains de la cour d’Ava. Le pays des Birmans appauvri, ne pouvait donner d’indemnité suffisante pour couvrir les frais de la guerre ; force était donc de s’indemniser de ces dépenses au moyen d’une prise de possession de certains territoires. Le bénéfice à en retirer n’était là qu’une considération secondaire ; la principale consistait à avoir réduit le pouvoir de la cour d’Ava, à l’avoir resserré pour l’avenir dans certaines limites.

Cette dernière considération faisait même désirer à quelques uns la conquête de la capitale des Birmans. L’armée éprouva, quant à elle, un sentiment d’amer désappointement en se voyant arrêtée à trois marches de cette capitale fameuse dont aucun obstacle ne la séparait plus. Suivant toute probabilité, cette conquête, loin d’assurer la paix, l’eût retardée,