Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/456

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de nouvelles et réciproques protestations. Ces conférences duraient encore à l’arrivée d’un officier anglais, le lieutenant Burnes. Cet officier, récemment parti de Bombay, avait eu mission de présenter au rajah une lettre du roi d’Angleterre, accompagnée d’un présent de quelques beaux chevaux. Il avait remonté et soigneusement étudié le cours de l’Indus. Entreprenant et résolu, il se montrait désireux d’étendre le champ de ses explorations ; il se proposait d’étudier avec soin les États de l’Asie centrale, intermédiaires entre l’Indus et la Caspienne. Instruit de ce hardi projet, le gouverneur-général en encouragea l’exécution. Le lieutenant Burnes, se remettant promptement en route, étudia fort soigneusement la situation politique, les relations commerciales, les ressources militaires de tous ces États. Ces observations, présentées plus tard au gouverneur-général, furent aussitôt envoyées par celui-ci en Angleterre : elles ne sauraient manquer d’avoir un jour une fort grande importance. À la même époque, le colonel Pottinger se rendait en mission auprès des chefs du Scind avec des instructions analogues. Runjeet, qui devina l’importance de ces différentes démarches, s’en montra quelque peu alarmé. Le capitaine Wads s’étant rendu auprès de lui par ordre du gouverneur-général, parvint toutefois à le rassurer ; bien plus, il sut lui persuader d’ouvrir de lui-même les autres rivières du Penjaub au commerce anglais.