Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/457

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Les choses en étaient là lorsque le gouverneur-général se décida à se rendre à Delhi. Certaines circonstances relatives à la famille impériale à Delhi étaient la cause primitive de ce retour. Nous avons dit les modifications apportées en 1827, sous l’administration de lord Amherst, à la situation de cette famille. Les dernières traces de toutes dépendances de la Compagnie à l’égard de l’empereur avaient été alors effacées. Froissé alors par certains détails dans ses nouvelles relations avec le gouvernement britannique, l’empereur imagina d’en appeler au roi d’Angleterre ; il députa vers ce dernier un de ses agents de confiance, nommé Ram-Mohun-Roy. Cette démarche reposait, en outre, sur certains projets politiques qui n’étaient pas sans importance. En se mettant ainsi directement en rapport avec le roi d’Angleterre, l’empereur voulait tenter de se soustraire jusqu’à un certain point à l’autorité du gouverneur général. Il aurait voulu arriver à ne considérer celui-ci que comme le wackel ou le représentant, l’envoyé du roi, se soustraire à son influence et traiter directement par ses propres agents c’est-à-dire comme de souverain à souverain, avec le roi d’Angleterre. C’était renouveler à Delhi les prétentions déjà mises en avant, à Madras, par le nabob du Carnatique. Par elle-même la tentative ne pouvait manquer de trouver faveur parmi les habitants de Delhi ; mais à cette époque plus qu’à aucune autre, les procédés violents du résident anglais avaient produit à