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Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/122

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Henry VIII, voulant réformer l’Église en Angleterre, détruisit les moines, nation paresseuse[1]. »

Réponse et Explication.

Je ne puis penser que de dire que les moines devroient être soumis au travail des mains soit une chose qui intéresse la Religion, comme on le voit dans la censure. M. l’abbé de La Trappe et le père Mabillon ont eu des disputes fort vives là-dessus. Je ne sache pas que l’Eglise ait pris aucune part dans leurs disputes. M. l’abbé de La Trappe attribuoit le désordre des moines et le relâchement de la discipline parmi eux à la cessation du travail des mains. Dans une vie de saint Pacôme, écrite (je crois) par saint Jérome, on trouve que saint Pacôme eut une vision d’un Ange, qui lui apparut priant Dieu alternativement et faisant un travail des mains. « Par où, dit l’auteur, le saint ermite comprit que Dieu lui indiquoit la vie que devoient mener les moines. » )

A l’égard de la VIIIe session du concile de Constance, citée dans la censure, si la Faculté examine la chose plus mûrement, elle verra qu’elle n’est point du tout applicable ici ; elle verra l’injure qu’elle m’a faite.

Cette session VIIIe condamne 45 propositions de Wiclef, lesquelles renversoient toute la hiérarchie de l’Eglise et l’Eglise même. Il prétendoit que tout l’établissement présent, le Pape, l’Eglise romaine et tous les clercs venoient du Démon (voyez les propositions 36, 37, 38, 39, 40) ; et, comme les moines se trou- voient dans cet établissement, il soutenoit que tous les moines étoient en état de damnation ; et, comme il regardoit l’état de la mendicité chez les moines comme une chose diabolique, il exhortoit au travail des mains :

« 22. Sancti, instituentes religiones privatas, sic instituendo peccaverunt. »

« 23. Religiosi viventes in religiones privatus non sunt de Religione christiana. »

  1. Tome II, page 426 : liv. XXIII, chap. xxix.