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Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/121

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Il est donc vrai que je n’ai rapporté ici qu’un fait historique, et ce fait n’est pas calomnieux, puisqu’il est vrai.

Je ne puis m’empêcher de faire cette réflexion. Tout le monde est d’accord en France sur la doctrine de l’usure. Personne n’y nie qu’elle ne soit contraire aux loix de l’Évangile. Il y a, à cet égard, un concert admirable entre les théologiens et les tribunaux. Si tout le monde est en paix, pourquoi en sortir ?


XIVe Proposition.

« L’argent est le signe des valeurs. Celui qui a besoin de ce signe le loue, comme il fait toutes les choses dont il peut avoir besoin… — C’est bien une action très bonne de prêter à un autre son argent sans intérêt ; mais on sent que ce ne peut être qu’un conseil de religion, et non une loi civile[1]. »

Réponse et Explication.

J’ai fait retrancher toute cette proposition, qui forme les deux premiers articles du chapitre xix.


XVe Proposition.

« Les loix des Indes qui donnent les terres aux princes et ôtent aux particuliers l’esprit de propriété augmentent les mauvais effets du climat, c’est-à-dire la paresse naturelle. » — « Le monachisme y fait les mêmes maux… En Asie, le nombre des derviches ou moines semble augmenter avec la chaleur du climat ; les Indes, où elle est excessive, en sont remplies ; on trouve en Europe cette même différence. Pour vaincre la paresse du climat, il faudroit que les loix cherchas- sent à ôter tous les moyens de vivre sans travail ; mais, dans le midi de l’Europe, elles font tout le contraire[2]. »

  1. Tome II, page 360 : liv. XXII, chap. xix.
  2. Tome II, pages 13 et 14 : [liv. XIV, ] chap. vi et vii.