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Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/36

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princeps, Circé n’apparait plus. Mais, au chapitre xxvii du livre XII de l’Esprit des Lois, on trouve cette maxime :

« Les mœurs du Prince contribuent autant à la liberté que les lois : il peut, comme elles, faire des hommes des bêtes et des bêtes faire des hommes. »

Citons maintenant le cas du chapitre célèbre sur l’Idée du Despotisme : « Quand les Sauvages de la Louisiane veulent avoir du fruit, ils coupent l’arbre au pied, et cueillent le fruit, Voilà le Gouvernement despotique. »

Primitivement, le chapitre xv actuel du Ve livre concluait en ces termes : « * Je finirai ce chapitre. Quand les Sauvages de la Louisiane veulent avoir du fruit, ils coupent l’arbre au pied. Voilà l’image des princes despotiques. * » L’auteur détacha donc l’alinéa final du chapitre, le reporta en arrière, et le mit en vedette, pour qu’il donnât le ton aux morceaux qui suivent.

En revanche, dans le livre VI, un chapitre était consacré d’abord à la Sujétion de l’Irlande. Il a disparu. Mais, au livre XIX, chapitre xxvii, sur le Caractère d’une Nation, les réflexions sur l’Irlande sont reproduites en deux articles.

Comme la plupart des questions qu’étudiait Montesquieu étaient fort complexes, il les considérait tour à tour à des points de vue divers et les rattachait finalement aux parties de l’ouvre où il jugeait qu’elles feraient le mieux.

VII

Des divers changements que Montesquieu a fait subir à l’Esprit des Lois, et que le manuscrit de La Brède nous révèle, ceux qui consistent en suppressions présentent sûrement le plus d’intérêt. Qu’ils aient été libres ou bien imposés, ils nous renseignent, pour le moins,