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Page:Bardeau - De la chaleur animale.djvu/17

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science l’ont entièrement confirmée. Seulement, Lavoisier est trop restreint dans son hypothèse. Pour lui, cette combustion avait son siège exclusif dans le poumon ; pour lui, c’était l’oxygène de l’air qui, en arrivant dans les nombreuses aréoles de cet organe lors de l’inspiration, brûlait le carbone et l’hydrogène contenus dans le sang veineux, d’où résultait un dégagement d’acide carbonique et de vapeur d’eau ; pour lui, enfin, la quantité d’oxygène absorbé était égale à celle qui se trouve dans les produits expirés que nous venons de mentionner.

Aujourd’hui les lumières de la science ont démontré qu’il n’en était pas ainsi. Il est resté parfaitement acquis qu’une combustion s’opère dans l’organisme, mais son siège n’est pas localisé dans le poumon ; il est dans toutes les parties vivantes de l’animal, partout où la circulation s’effectue.

Cette combustion est très intense, comme nous le verrons plus tard, et, si elle s’opérait uniquement dans le poumon, cet organe important ne tarderait pas à être brûlé. En outre, elle devrait s’accompagner d’un dégagement de lumière, ce qui est chose impossible.

On constate encore qu’il n’y a pas un rapport direct entre l’oxygène absorbé et celui qui se trouve combiné à l’acide carbonique et à la vapeur d’eau dans l’air expiré.

On peut, à ce sujet, objecter à Lavoisier les belles expériences qu’on a faites sur la respiration, en plaçant un animal sous une cloche renfermant un mélange respirable composé d’azote et d’hydrogène. En analysant ensuite, au bout d’un certain temps, les gaz renfermés sous la cloche, on constate qu’aux premiers il s’y en est ajouté un nouveau, appelé acide carbonique ; il y a aussi une petite quantité de vapeur d’eau. L’animal n’a donc pas eu besoin qu’on lui