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Page:Bardeau - De la chaleur animale.djvu/16

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Il doit par conséquent en être ainsi pour le sang, et nous rejetons cette théorie comme invraisemblable.

Haller admettait encore le frottement des solides organiques, tels que le jeu des articulations, le glissement des tendons sur les poulies de renvoi, etc. ; mais il faut se rappeler qu’un liquide particulier favorise ces divers mouvements, et s’oppose à tout dégagement de chaleur.

Ces diverses opinions sur les causes de la chaleur animale furent admises jusques vers la fin du xviiie siècle. La vérité resta donc voilée pendant bien longtemps d’un nuage épais que vinrent dissiper les nombreuses recherches de Lavoisier et de Laplace.


§ IV. Théorie de Lavoisier et de Laplace.


Ces deux grands chimistes, en faisant l’analyse de l’air inspiré et de l’air expiré, reconnurent que ce dernier avait perdu une grande quantité de son oxygène et que ce gaz était remplacé par une quantité à peu près égale d’acide carbonique. Ils admirent alors qu’une combustion devait s’opérer dans l’organisme, et que de cette combustion résultait une production constante de chaleur, proportionnelle à son intensité. Voici ce que dit Lavoisier à ce sujet[1] : « La respiration n’est qu’une combustion lente de carbone et d’hydrogène, en tout semblable à celle qui s’opère dans une lampe ou dans une bougie qui brûle, et, sous ce point de vue, les animaux qui respirent sont de véritables combustibles qui brûlent et se consument. »

La comparaison est très heureuse, et les progrès de la

  1. Lavoisier, Mémoire de chimie.