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VI

Les erreurs fondamentales d’Augusta Holmès.


Ce qu’on ne s’explique pas de la part d’une artiste intelligente et ambitieuse musicalement comme l’était Augusta Holmès, c’est son imprévoyance. Alors que son tempérament, ses goûts, la portaient vers les grands sujets symphoniques, elle se contenta, pour les aborder, d’une science dont ne devaient s’accommoder qu’en se gênant fort, Symphonies et Opéras. Décidée à un voyage au long cours, elle s’embarqua munie du léger bagage approprié à une brève excursion.

Une autre singularité de la part d’Holmès : Wagner excita chez elle le plus vif enthousiasme, et d’emblée elle se déclara Wagnérienne passionnée. Il est curieux de constater cette faculté, cette spontanéité, pour admirer un novateur — combien discuté ou nié à l’époque ! — de la part d’une femme dont l’œuvre nous paraît si routinière. Le plus extraordinaire, c’est qu’Holmès subissait l’ascendant de Wagner sans bien se rendre compte de l’exacte valeur de ce qu’elle admirait, ni de la véritable cause de l’admiration ressentie. Elle attribuait ce qui provenait d’une source géniale et de la science la plus transcendante, à des procédés facilement assimilables, et s’imaginait marcher dans les pas de