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Page:Barillon-Bauché - Augusta Holmès et la femme compositeur, 1912.pdf/38

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LES TROIS PATIENCES

agir ou parler ; demeurer inactive, silencieuse, paralyse du même coup leurs facultés intellectuelles. Le recueillement constitue un état anormal pour les agitées que nous sommes ; prolongé, il équivaut à un traitement de malade ! Si nous voulons trop longuement nous absorber sur des points abstraits, ardus, nos idées se révoltent, s’évadent comme sous une insupportable pression. Ainsi qu’un objet fixé avec persistance se déforme aux yeux fatigués, notre attention ne peut se concentrer avec profit au delà d’un temps limité.

Nous subissons sans murmure les épreuves quotidiennes, — indispositions, direction de maison, éducation d’enfants, etc. : — parce que tout cela est divers, mouvementé et, en partie, se relie à nos plus tendres affections ; pendant des heures nous nous immobilisons devant les plus minutieux ouvrages, parce que le travail manuel permet toute liberté à nos pensées, frivoles, sérieuses ou passionnées, constamment mouvantes et changeantes.

Les femmes vouées aux arts ou aux études supérieures, s’affranchissent, bien entendu, des occupations coutumières aux modestes Cendrillons ; quelques-unes s’octroient même le droit de s’affranchir de tout devoir, sous prétexte qu’il entrave leur haute mission, va à l’encontre de leurs aspirations de… « surfemmes », et que des créatures d’élection, telles qu’elles sont, ne sauraient se plier aux servitudes acceptées par de vulgaires gardiennes de foyer !! Ces belles théories, fort pratiquées, ne conduisent pas forcément leurs adeptes à la concentration robuste d’un cerveau masculin, ni à se