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Page:Barillon-Bauché - Augusta Holmès et la femme compositeur, 1912.pdf/52

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XI

La fin


Augusta Holmès ne devait pas se relever du triste sort fait à son opéra, dont la mauvaise fortune sembla s’étendre à tout ce qui portait la même signature ; c’est à dater de ce moment que la vogue d’Holmès déclina.

Déjà frappée durement par des chagrins intimes, la pauvre musicienne avait attendu de son art une revanche sur les cruautés de la vie et sur les trahisons humaines ; mais l’art, dont elle s’était faite si ardemment la prêtresse, la dédaignait ; le succès dont elle avait connu l’enivrement, tournait en indifférence. Et ces revers survenaient alors qu’aux années remplies de sève généreuse, succédait l’infertile automne, si douloureux pour une femme que la nature avait faite séduisante, que l’ambition et la gloire avaient soulevée et qui, sentant le piédestal se dérober, comprenait en même temps le déclin de son énergie et l’impossibilité de ressaisir ce qu’une artiste considère plus que la vie : sa réputation, ses succès. Coup sur coup, elle perdit tout ce qu’elle avait possédé : l’invincible ardeur, les victoires artistiques, la jeunesse, l’amour, la fortune. En dernier travail, elle eut à demander ses moyens