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L’ŒUVRE D’AUGUSTA HOLMÈS. — SES MÉLODIES

du Scherzo du Concerto en sol mineur de Saint-Saëns. Malgré ce détail la mélodie est originale, fort jolie également.

Dans « l’Heure Rose » l’effet de la voix égrenant ses syllabes par une même note sur l’accompagnement où se forme la mélodie, ne manque pas de charme, c’est expressif et d’un sentiment plus simplement passionné que de coutume avec Holmès, qui ne pratique guère la passion simple ou concentrée. Son « Noël », très connu, bénéficie, texte et musique, d’un caractère populaire naïf et gracieux. « Sous les orangers » est une caressante mélodie qui s’unit au piano par un harmonieux enlacement. « Noël d’Irlande » présente un bon échantillon du style grave d’Holmès. « L’opprimée » (l’Irlande encore, en qui l’auteur chérissait sa patrie d’origine) vibre douloureuse et sincère. « La Chanson des gars d’Irlande » rythme avec éclat une généreuse revendication pour un peuple vaincu.

En d’autres pages encore on rencontre des phrases animées, on sent un tempérament, insuffisamment averti et équilibré, mais plein de sève. Enfin un troisième stock, et le plus important, ne permet que des regrets pour le temps qui lui fut sacrifié.

En dehors de ces mélodies avec piano, une dizaine de morceaux de chant, solis et chœurs avec accompagnement d’orchestre, sont publiés. Les qualités et les défauts déjà signalés y existent dans les mêmes proportions. Du côté de l’orchestration on ne remarque ni beaucoup d’ingéniosité ni beaucoup d’aisance. Certes, Holmès accorda à cette partie de la composition une