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XVII

« Au pays bleu »
Deux contemporaines d’Holmès


Au pays bleu est une suite symphonique pour voix et orchestre, elle est dédiée à Édouard Colonne et comprend trois parties intitulées : Oraison d’aurore, En mer, Fête à Sorrente[1]. Ces pièces sont agréables, elles évoquent une Italie plus conventionnelle qu’originale mais colorée, mélodique, sans les lourdes erreurs de Pologne et d’Irlande. « En mer » surtout rend bien l’allure cadencée de la barcarolle ; le chant a de la souplesse, de la séduction, il se meut caressant sur un dessin persistant à l’accompagnement dont la monotonie berce doucement.

« Oraison d’Aurore » met en contraste un chant pieux et un hymne païen ; l’effet est heureux, le phrases ont de l’élan, de la sincérité et se combinent harmonieusement ; on regrette que l’orchestre ne soutienne pas d’une façon plus symphonique et plus variée. Avec « Sorrente » nous tombons dans la tarentelle bruyante et commune que ne relève ni la science har-

  1. Ces trois morceaux sont transcrits pour piano à 2 et à 4 mains par Messager, « En mer » pour piano, orgue, violon et violoncelle.