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Page:Barillon-Bauché - Augusta Holmès et la femme compositeur, 1912.pdf/85

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AUGUSTA HOLMÈS ET LA FEMME COMPOSITEUR

Deux contemporaines de l’auteur des Argonautes coulaient, également sereines et talentueuses, leur inspiration dans le moule en usage ; c’étaient Cécile Chaminade et la comtesse de Grandval ; cette dernière, élève de Flotow et de Saint-Saëns, n’aurait dû, d’après sa situation et son état de fortune, compter que comme « amateur » ; cependant ses facultés et une puissance de production assez rare, surtout pour une femme, lui méritèrent le titre d’artiste auquel elle tenait fort. En dix ans, de 1859 à 1869, elle fit représenter, sur divers théâtres lyriques, cinq opéras, dont un, Piccolino, en trois actes ; et bien plus tard, en 1892, au grand théâtre de Bordeaux, son œuvre capitale, Mazeppa, opéra en cinq actes. Dans l’intervalle elle avait obtenu le prix Rossini avec une cantate, la Fille de Jaïre, et donné aux Concerts des poèmes lyriques, un grand nombre de mélodies, des morceaux d’ensemble, des pièces pour piano. Enfin elle avait traité la musique religieuse avec un oratorio, deux messes, des motets, un Stabat Mater. Mme de Grandval, musicienne vaillante et bien douée, est morte en janvier 1907 à Paris ; elle avait soixante-dix-sept ans.

Cécile Chaminade, qui était à son printemps lorsque pour Mme de Grandval l’hiver commençait, nous reste, et sa musique de chant et de piano est encore interprétée. Cette délicieuse artiste eut un vogue énorme ; elle a écrit un nombre considérable de morceaux pour le chant et pour le piano ; un trio, un Concert-Stuck pour deux pianos, des chœurs, une symphonie lyrique, les Amazones ; un Ballet-symphonie, Callirhoë ; deux pièces