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AUGUSTA HOLMÈS ET LA FEMME COMPOSITEUR

monieuse symphonie, d’un caractère calme, pastoral, un peu mystérieux, comme légèrement voilé de brume matinale. C’est une véritable oasis dans l’œuvre plutôt violente d’Holmès. Une idylle se place gracieusement dans ce cadre : Un Gaulois, une Gauloise, l’homme brave, loyal, amoureux, la femme tendre, fidèle, dévouée à celui qu’elle aime et dont elle partage le zèle ardent pour la Patrie et pour la gloire. Un duo entre les fiancés s’imposait : la phrase du Gaulois est bien frappée et bien enguirlandée par l’orchestre ; celle de la Gauloise a du charme, de la sincérité ; ce n’est pas mièvre, ce n’est pas banal, ce n’est pas forcé, on respire le bon air musical. Mais l’appel aux armes retentit ! c’est la guerre ! adieu à l’amour, à la joie du foyer !… En des pages expressives, la Gauloise cède à la Patrie l’époux prochain, qui, non moins stoïque, sacrifie son bonheur à son devoir. Il y a là, musicalement exprimé, un sentiment de regrets contenus et de chaste tendresse qu’il faut d’autant plus apprécier, qu’on ne le rencontre presque en nul autre ouvrage d’Holmes.

Deuxième partie : « Le champ de Bataille ». Un long morceau pour l’orchestre, bien traité et développé, dépeint le combat sans merci entre les Gaulois et les Romains. Les motifs guerriers du début se combinent, se heurtent haletants parmi le déchaînement de la bataille, et quand celle-ci atteint au dernier degré du carnage, les lourdes basses du prélude annoncent le deuil. Les Gaulois ont lutté jusqu’à la mort, maintenant ils gisent sans vie ou expirants.