Page:Barine - Alfred de Musset, 1893.djvu/149

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Nous avons déjà parlé du Chandelier et conté l’origine dIl ne faut jurer de rien (1er juillet 1836), dont l’héroïne, Cécile, est proche parente de Barberine. Elle se charge aussi, toute jeune fille qu’elle soit, de corriger les jeunes fats qui s’imaginent connaître les femmes parce qu’ils ont eu des succès dans les coulisses et dans les fêtes de bienfaisance internationales. La punition est douce, cette fois. Valentin a mal joué un vilain rôle ; il a été sot, et il n’a pas tenu à lui de devenir odieux ; néanmoins ses fautes lui sont remises, et il épouse Cécile au dénouement. Le chaste amour d’une jeune fille pure a servi de bouclier au mauvais sujet, qu’il préserve du châtiment. Si quelque lectrice austère, estimant que Valentin ne méritait point tant d’indulgence, blâme son bonheur immérité, elle méconnaît l’un des plus beaux privilèges de son sexe, celui de purifier par une affection honnête les cœurs salis dans les plaisirs faciles, et d’en forcer l’entrée au respect. On a écrit peu de pages aussi glorieuses pour la femme que la scène du rendez-vous dans la forêt, à la fin de laquelle le libertin vaincu remercie l’innocence, dans un fol élan de joie et de reconnaissance, de n’avoir rien compris à ce qu’il lui a dit.

VALENTIN.

«…. N’as-tu pas peur ? Es-tu venue ici sans trembler ?

CÉCILE.

« Pourquoi ? De quoi aurais-je peur ? Est-ce de vous ou de la nuit ?

VALENTIN.