Page:Barine - Alfred de Musset, 1893.djvu/156

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Mme Allan y eut tant de succès à Saint-Pétersbourg, qu’à son retour à Paris, en 1847, elle « rapporta Un Caprice dans son manchon » et le joua à la Comédie-Française, le 27 novembre, contre vents et marées. Personne, ou à peu près, ne savait d’où cela sortait. Et puis, c’était mal écrit : « Rebonsoir, chère ! En quelle langue est cela ? » disait Samson suffoqué. Le lendemain de la première, revirement complet. Théophile Gautier écrivait dans son feuilleton dramatique : « Ce petit acte, joué samedi aux Français, est tout bonnement un grand événement littéraire…. Depuis Marivaux… il ne s’est rien produit à la Comédie-Française de si fin, de si délicat, de si doucement enjoué que ce chef-d’œuvre mignon enfoui dans les pages d’une revue et que les Russes de Saint-Pétersbourg, cette neigeuse Athènes, ont été obligés de découvrir pour nous le faire accepter. » Théophile Gautier louait ensuite « la prodigieuse habileté, la rouerie parfaite, la merveilleuse divination des planches » de ce proverbe qui n’avait pas été écrit pour la scène, et qui était pourtant plus adroitement conduit que du Scribe. » (La Presse, 29 novembre 1847.)

L'Illustration peignit avec vivacité la surprise du public en découvrant Musset auteur dramatique : « Un événement inattendu pour tout le monde s’est passé au Théâtre-Français, le succès complet, gigantesque, étourdissant d’un tout petit acte de comédie. » Suit un éloge de Musset poète, puis le chroniqueur revient au Caprice : « Les mots rayonnent