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CHAPITRE VII

LES DERNIÈRES ANNÉES


Musset sentit venir et grandir l’impuissance d’écrire, et n’en ignora pas la cause. Il savait qu’il détruisait lui-même son intelligence, jour par jour, heure par heure, et il assistait au désastre le désespoir dans l’âme, la volonté effondrée, incapable de se défendre contre lui-même. Le mal venait de loin. Sainte-Beuve à Ulrich Guttinguer : « 28 avril 1837, ce vendredi…. J’ai vu Musset l’autre jour, bien aimable et gentil de couleurs et de visage, pour être si, si perdu et si gâté au fond et en dessous. »

Il souffrit cruellement tandis que son sort s’accomplissait. Son frère raconte comment, en 1839, il fut sur le point de se tuer. L’année suivante, Alfred Tattet montra à Sainte-Beuve un chiffon de papier qu’il avait surpris le matin même, à la campagne, sur la table de Musset. On y lisait ces vers tracés au crayon :