Page:Barine - Alfred de Musset, 1893.djvu/90

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d’éloquence, et tous les deux recommençaient à rouler leur rocher, qui retombait encore sur eux.

Le 13 octobre (1834), Musset remercie George Sand, dans une lettre douce et triste, de consentir à le revoir. Le 28, Pagello, qui n’était point fait pour les tragédies et commençait à avoir peur, sans savoir de quoi, annonce son départ à Alfred Tattet en le conjurant « de ne jamais dire un mot de ses amours avec la George. Je ne veux pas, ajoute-t-il, de vendette. »—George Sand à Musset(sans date) : « J’étais bien sûre que ces reproches-là viendraient dès le lendemain du bonheur rêvé et promis, et que tu me ferais un crime de ce que tu avais accepté comme un droit. En sommes-nous déjà là, mon Dieu ! Eh bien, n’allons pas plus loin ; laisse-moi partir. Je le voulais hier ; c’est un éternel adieu résolu dans mon esprit. Rappelle-toi ton désespoir et tout ce que tu m’as dit pour me faire croire que je t’étais nécessaire, que sans moi tu étais perdu. Et, encore une fois, j’ai été assez folle pour vouloir te sauver. Mais tu es plus perdu qu’auparavant, puisque, à peine satisfait, c’est contre moi que tu tournes ton désespoir et ta colère. Que faire, mon Dieu ? Qu’est-ce que tu veux à présent ? Qu’est-ce que tu me demandes ? Des questions, des soupçons, des récriminations, déjà, déjà ! » Elle lui rappelle le mal qu’il lui a déjà fait à Venise, les choses offensantes ou navrantes qu’il lui a dites, et, pour l’a première fois, son langage est amer. Elle avait prévu ce qui arrive : «…. Ce passé qui