Page:Barine - Alfred de Musset, 1893.djvu/98

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et que nous avons eu six heures d’intimité fraternelle après lesquelles il ne faudrait jamais se mettre à douter l’un de l’autre, fût-on dix ans sans se voir et sans s’écrire, à moins qu’on ne voulût aussi douter de sa propre sincérité ; et, en vérité, il m’est impossible d’imaginer comment et pourquoi nous nous tromperions l’un l’autre à présent. »

En 1840, ils échangent plusieurs lettres pour décider ce qu’ils feront de leur correspondance[1]. Leur dernière rencontre eut lieu en 1848.

Nous empruntons la conclusion de leur histoire à George Sand : « Paix et pardon », disait-elle dans sa vieillesse à Sainte-Beuve, un jour qu’ils avaient remué les cendres de ce terrible passé. Qu’il en soit ainsi. Paix et pardon à ces malheureuses victimes de l’amour romantique, non point, comme le voulait George Sand, parce qu’ils avaient beaucoup aimé, mais parce qu’ils avaient beaucoup souffert.

  1. Celle-ci a fini par rester aux mains de George Sand. Après la mort de Musset, elle songea à la publier, mais Sainte-Beuve la détourna de son projet (1861).