pièce sont souvent à sa merci. Un mètre employé maladroitement, et voilà les plus belles idées, les plus splendides images qui passent inaperçues au milieu de la cacophonie générale du morceau !… « Il y a, disait Goëthe à Eckermann, de grands et mystérieux effets qui dépendent de la différence des formes poétiques. Si l’on traduisait les idées de mes élégies romaines dans le ton et dans le mètre du Don Juan de Byron, elles paraîtraient vraiment diaboliques. »
Musique et poésie sont en effet deux muses jumelles, encore qu’elles gardent, nous l’avons vu, chacune son individualité distincte. Où est le poète qui se voit longtemps soutenu par la seule force de ses conceptions ? Corneille lui-même à cette lutte s’est épuisé. Le poète doit avoir des idées ; cela est même essentiel pour lui ; mais il doit bien se garder