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Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/92

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Devant la porte, nous planterons un arbrisseau pour qu’il vieillisse avec nous † Un peuplier long et frêle ;
Nous nous aimerons simplement comme les oiseaux † qui vont dans les bois battant des ailes[1].

Ou encore :

Mais le baiser donné de rires (ira,
irait-il,
contre ire et rire qui luttera
de lutterie, et rie !) — et quand filles lassées
et doux amants s’assirent, las, dans le lointain
de soirs songeurs des flammes transparentes, et
sous l’ordre de maint entre-vous des poutres d’un
chêne entier, d’où luent mat horizontaux et
seuls, les soleils-nuits des poètes larges — Ah ! toute
la nostalgie des jours,
(Coule ô fons ! pour nulle
Boire, pour nulle lèvre, dans ton onde !)
des jours où ne houle
de doute
à lumière, à des fleurs ton ardeur qui s’annule[2].

On le voit, nos jeunes poètes se préoccupent peu du sens de leurs productions. Si

  1. Jean Berge, Les Voix nocturnes, cité par Tisseur.
  2. René Ghil, Le Vœu de vivre.