Page:Barni - Ce que doit être la République.djvu/31

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Il faut enfin et en général que les républicains joignent à l’ardeur de leurs convictions cette sagesse pratique qui leur a trop souvent fait défaut jusqu’ici. Ils ont souvent poussé à un très-haut degré le sens de l’idéal, ç’a été leur force ; mais ils n’ont pas toujours porté au même degré le sens des réalités et des possibilités pratiques, ç’a été leur faiblesse. L’habileté que je demande, en prenant ce mot dans son meilleur sens, n’exclut pas la netteté des principes et la franchise de la conduite : elle les suppose au contraire ; mais elle veut qu’à ces qualités, que les républicains ne doivent jamais perdre, ils joignent ce sens pratique, ce tact politique qui modère des impatiences, naturelles, généreuses, même légitimes, mais dangereuses, et qui assure, au lieu de la compromettre, la réalisation des idées qu’ils ont en vue.

Grâce à cette sagesse, qui ne semble pas bien difficile à pratiquer, car elle ne demande qu’un peu de bon sens, — il est vrai que le bon sens, à l’inverse de ce que l’on a dit de l’esprit, ne court pas toujours les