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Page:Barni - Manuel républicain.djvu/27

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L’INSTRUCTION PUBLIQUE.

du père de famille. L’objection ne serait fondée que si les parents étaient forcés d’envoyer leurs enfants aux écoles publiques ; mais, dès qu’ils sont libres de choisir entre ces écoles et tout autre enseignement, elle n’a plus de valeur. La liberté du père de famille ne saurait aller jusqu’à laisser son enfant croupir dans l’ignorance, quand il est en son pouvoir de lui procurer l’instruction nécessaire. Il n’a pas plus ce droit qu’il n’a celui de le laisser mourir de faim ; et la société ne fait que représenter et protéger le droit de l’enfant, quand elle le contraint à lui donner, outre la nourriture matérielle, l’instruction indispensable, qu’elle met, d’ailleurs, gratuitement à sa disposition.

Quant aux objections qui se tirent, soit de l’impossibilité de trouver une sanction efficace à la loi qui prescrirait cette obligation, soit des obstacles que rencontrerait l’exécution de cette loi, elles sont résolues par le fait. La loi est en vigueur dans certains pays, en Suisse, par exemple (nous nous plaisons à invoquer les exemples de cette terre républicaine), et elle y est parfaitement observée.

Outre qu’elle doit être gratuite et obligatoire, l’instruction primaire, celle du moins qui se donne dans les écoles publiques, doit être exclusivement laïque.