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JOURNÉE D’AGONIE DE REINACH

— Qui donc ?

— Andrieux, parbleu !

En livrant ce secret à M. Georges Duval qui n’avait pas à le taire, Reinach espérait-il qu’un écho en parviendrait au gouvernement, et qu’intimidés, les hommes politiques le mettraient hors de cause ?

Revint-il avec M. Duval sur son absurde projet d’acheter le silence de Delahaye ? Le fiacre aux stores baissés arrivait place de l’Étoile ; le baron de Reinach en descendit brusquement disant qu’il devait aller à un rendez-vous avec Clemenceau.

Le conseil des ministres s’était terminé à onze heures et demie. M. Rouvier déjeuna à Neuilly. Après midi, il revint à Paris dans sa voiture, la quitta dans les Champs-Elysées et se rendit à pied rue Clément-Marot. Sur le palier de Clemenceau, il rencontra le baron de Reinach, Clemenceau était sorti. Sans doute, il courait pour l’exécution du plan arrêté à Saint-James et que Reinach, vers midi, lui avait apporté. Rouvier et Reinach se quittèrent après s’être donné rendez-vous au ministère des finances, vers cinq heures. Il était deux heures.

À cet instant, du Palais de Justice, M. Quesnay de Beaurepaire écrivait au garde des sceaux :