« En d’autres circonstances, dit M. Duval, je ne me serais pas dérangé, mais nous vivions dans un temps bizarre où, de toutes parts, nous arrivaient des concours imprévus. » Il descendit et trouva, qui se promenait de long en large devant la porte cochère, le baron de Reinach.
— Montez dans mon fiacre, il faut absolument que nous causions, dit-il au journaliste qui lui répliqua :
— Vous êtes compromettant, je ne tiens pas à être vu avec vous.
Le baron offrit de baisser les stores. Il paraissait affolé. La curiosité décida M. Duval.
— Place de l’Étoile, dit le baron au cocher. Puis, à M. Georges Duval :
— Je suis un homme perdu. Voilà Floquet qui avoue. Que pensez-vous de l’avenir ?
— Ma foi ! bien malin qui le pourra prédire. On raconte que le peuple commence à murmurer. D’ici à quelques jours, on manifesterait dans la rue que je n’en serais pas surpris. En tout cas, vous me semblez dans de mauvais draps.
— À qui le dites-vous ! La Libre Parole pourra se vanter d’avoir attaché un fameux grelot !
— Elle vous épargne systématiquement et l’on s’en étonne dans mon entourage.
— Oh ! de ce côté, je suis tranquille ! C’est quelqu’un des miens qui vous fournit des renseignements.