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CHAPITRE IX

LA PREMIÈRE CHARRETTE

(20 décembre 1892)
Le peintre David, le pied appuyé contre une borne, dessinait les scènes du carnage aux massacres de La Force, le 3 septembre 1792. Un jeune représentant de l’Hérault, Reboul, lui fit de sanglants reproches. Il répondit : « Je saisissais les derniers mouvements de la nature dans ces scélérats. »
(Mémoires de Vadier.)


La séance du 20 décembre où l’on devait voir des choses pittoresques et fortes, oui, des figures tragiques, des choses d’un rude relief, s’ouvrit devant une salle vide, par une question sur les bureaux de bienfaisance de Saint-Calais et de la Ferté-Bernard.

Vers deux heures et demie, les couloirs commencèrent à bouillonner. De groupe en groupe, et des personnages éminents jusqu’aux plus chétifs, le bruit se répandit d’un grand éclat pro-