— Pardon ! répondit-il, je me trompais : c’est dans le cabinet de M. le président du conseil. Ces pièces ont été lues, comme elles viennent de l’être, et elles n’ont pas paru à M. le ministre des affaires étrangères et à M. le président du conseil avoir le caractère que vous leur attribuez en ce moment.
Cependant M. Dupuy parle à l’oreille de M. Develle. La Chambre ne suit pas l’accusateur : eh bien ! ils prennent leur résolution. Et froidement M. Develle lève la hache, coupe tous les liens :
— Monsieur, déclare-t-il, puisque, en dépit de votre engagement, vous ne gardez pas le silence sur cette entrevue, vous m’obligez à dire que, dans le conseil des ministres de ce matin, j’ai déclaré à mes collègues que, tout en constatant votre bonne foi, je croyais que vous étiez victime d’une abominable mystification.
Quoi, ce Develle ! après l’accueil qu’il fit à ces papiers ! après qu’il a déconseillé d’ajourner l’interpellation ! Remarquez l’équivoque « Vous m’obligez à dire », analysez chaque propos des ministres au cours de cette séance, vous sentirez partout une ambiguïté policière. Qui pouvait mieux l’apercevoir que Paul Déroulède ? C’est à cette minute qu’indigné de ce mensonge grossier du gouvernement, — navré de Millevoye qui manque à ses engagements, — désespéré de son adversaire défailli qu’on vient de réconforter, il se lève et crie :