Page:Barrès - Adieu à Moréas, 1910.djvu/21

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villages au pied du Taygète et près des vieilles fontaines turques sous les platanes. Notre ami, messieurs, était, en même temps qu’un grand poète français, un vieux gentilhomme du Péloponèse. C’est le secret de sa position exceptionnelle dans notre poésie.

La vanité de la gloire, la solitude, la vieillesse, une nostalgie mystérieuse, voilà les thèmes de ses ouvrages les plus parfaits. Dans la forme la plus brève et la mieux cadencée, il nous donnait l’essentiel de son expérience de la vie. J’ai souvent pensé que sa place véritable se trouvait entre celle d’Horace et celle de Saadi ou d’Hafiz. Un sentiment peu large, mais exquis, de la nature lui sert pour