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Page:Barrès - Adieu à Moréas, 1910.djvu/20

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en vain ne se lassait-il jamais d’entonner l’Exegi momunentum : il dénombrait avec sympathie la troupe de ses admirateurs et se souciait peu d’entendre leurs raisons ; il prévoyait que sa gloire lui donnerait bientôt de beaux fruits et n’en avait guère l’appétit. Il a regardé sa jeunesse s’éloigner sans avoir même une grande envie de la retenir.

Douloureuse indifférence et dont lui-même n’a peut-être pas distingué toutes les causes. Pour moi, quand je me rappelle son regard distrait, son manque absolu de curiosité, son parti-pris de ne s’intéresser qu’à certains sommets de la poésie, je crois comprendre qu’à son insu il avait toujours son cœur dans les