Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/109

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gré de nous fournir l’occasion d’employer nos qualités héréditaires, que les Schwobs laissent moisir. »

Ce qui unit ces Lorrains, sur ces banquettes, autour de la voix de l’orateur, plus intimement qu’une famille ne s’assemble autour de la cheminée en hiver, c’est un sentiment d’ordre religieux. Des paroles qui ne sont pas prononcées, des événements auxquels le conférencier ne fera pas allusion, hantent leur mémoire. Le moindre jeu du visage, un geste, un silence même les ébranlent mieux que ne ferait la plus libre exposition ou la plus directe apostrophe. Et cette bonne volonté envers ce Français, cette impatience de l’approuver avant qu’il se soit expliqué, surtout ce désir de rire avant qu’il