Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Au jugement de tous, il avait choisi le plus beau des sujets : « Les soldats glorieux de la Lorraine. » Mais, devant de tels auditeurs, qu’importe le sujet ! Ils n’ont pas besoin qu’on nomme la France ou Metz pour connaître qu’il ne s’agit de rien autre. Un beau langage, sans trop de modernité, une éloquence un peu académique, avec des pointes et des traits, voilà une atmosphère où ils sont à l’aise et que les Allemands ne peuvent pas respirer. Cela, ils tenaient à le faire entendre, de toutes les manières, au conférencier. Ils guettaient les moindres allusions. « Vois, nous te suivons, nous te devançons, nous sommes naturellement capables de saisir toutes les finesses de ton discours. C’est ce qu’un Prussien ne saurait faire. Et nous te savons