Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/118

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gestes les plus disgracieux qu’on puisse voir, même en Allemagne. La fille tenant des deux mains sa robe, à droite et à gauche, fléchit brusquement les genoux, sans incliner d’une ligne son buste et tout le corps demeurant roide. Colette ne put longtemps se tenir de répondre à cette double saccade par deux sursauts involontaires.

– Mademoiselle, dit le docteur mécontent, je vois que vous êtes très moqueuse.

Mais Colette maintenant surveille avec sévérité, tout au fond de la salle, une jeune fille, qui, en quittant l’estrade, est allée rejoindre un lieutenant.

Il est debout ; assise contre lui, elle l’enlace du bras droit, et leurs mains se rejoignent sur la garde du sabre. Elle