Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/131

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rebelles tapies au fond de leur obscure retraite.

Ses camarades l’entraînèrent. Les brasseries regorgeaient d’officiers, de fonctionnaires avec leurs familles et de vieux guerriers aux gosiers desséchés par les hoch ! L’inoubliable Grand-Père, l’épée de Brandebourg, le loyal Allemand et le fidèle Poméranien, toute la ferblanterie de l’empire, s’entrechoquaient dans une multitude de toasts. Les orchestres jouaient sans relâche des morceaux patriotiques, et de temps à autre, s’ils entonnaient la Wacht am Rhein, la salle entière chantait. Dans la griserie de tout ce peuple de Germains, on sentait l’orgueil de se trouver sur un sol conquis. Les sentiments guerriers héréditaires, depuis longtemps assoupis chez le