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Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/130

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chez tous l’enthousiasme de la victoire !

Chacun des hôtes de M. Asmus participe des plaisirs d’orgueil de son empereur. Il est là, entouré des siens, dans un appareil à la fois majestueux et familial, celui qui incarne les morts, les vivants et ceux qui naîtront. Quelles doivent être les sensations d’un tel héros ! Ce n’est pas donné à un loyal sujet de les connaître, mais qu’un Allemand les éprouve dans leur plénitude, voilà qui épanouit l’orgueil de chacun. M. Asmus, à cette minute, était séparé par un abîme des dames Baudoche. Il n’était plus celui qui, durant quelques semaines, s’était laissé séduire par une petite intimité monotone et froide. Mais le cœur tout en feu, il voyait les deux femmes comme des