Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/190

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Par la force des choses, leur vie se passait presque en commun. Madame Baudoche lui portait toujours son café au lait dans sa chambre, mais elle pouvait, maintenant, arriver en retard de cinq ou dix minutes. Avant d’aller au collège, il entrait s’informer de la santé de Mademoiselle Colette. À table, au dîner de midi, il rapportait les incidents de la matinée, il signalait les maladresses de ses collègues, surtout il commentait le caractère de ses élèves ; et Madame Baudoche, animée par les noms lorrains qu’il citait, lui faisait l’histoire des parents de ces enfants, ce qui ramenait une fois de plus l’éloge du vieux Metz.

Comme le sujet était inépuisable, il fallait que Colette intervînt :

– Allons, maman, et vous, Monsieur