Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/209

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de trois marches et sur une vaste terrasse, que bordait une balustrade en pierre, décorée de paniers fleuris. De là, par une belle rampe, on descendait dans un jardin à la française. Un ruisseau le fermait, que l’on pouvait franchir, comme nous l’avons dit, sur un petit pont blanc, pour rejoindre la route à travers les prés de la ferme.

Tout cela avait composé un ensemble extrêmement gai, d’un dix-huitième siècle rustique, un vendangeoir pour membre du vieux parlement de Metz ou pour conseiller à la cour. Ici naissaient, duraient, se succédaient de belles vies modérées ; on ne les voyait pas de très loin, Paris n’y pensait guère, mais elles poussaient de puissantes racines et formaient à la France un abri contre les tempêtes de