Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/220

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« Nous ne voulons pas mourir Prussiens. » Nous avons pleuré de les voir ainsi dans la nuit. C’était une pitié tous ces matelas, ce linge, ces meubles entassés pêle-mêle et déjà tout gâchés. Il paraît qu’en arrivant à Nancy, ils s’asseyaient autour des fontaines, tandis qu’on leur construisait en hâte des baraquements sur les places. Mais leur nombre grossissait si fort qu’on craignit des rixes avec les Allemands, qui occupaient encore Nancy, et l’on dirigea d’office sur Vesoul plusieurs trains de jeunes gens… Maintenant, pour comprendre ce qu’il est parti de monde, sachez qu’à Metz, où nous étions cinquante mille, nous ne nous sommes plus trouvés que trente mille après le premier octobre…

Comment un professeur allemand aurait--