Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/226

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Ils descendirent, le long de la côte, vers la gare. M. Asmus et Colette admiraient les vignes et disaient :

– La pluie leur sera profitable, car les grappes sont déjà formées.

Et tous les deux, avec un cœur charmant de simplicité, se réjouissaient d’une richesse qui ne leur appartenait pas.

Les petits Krauss, qui couraient en avant, remontèrent en hâte la pente pour leur montrer une famille à cent mètres sur le côté.

C’était évidemment une famille allemande. Le père tenait un arbre incliné avec le bec de sa canne qu’il serrait à deux mains. Les enfants bondissaient et cueillaient pour eux et pour leur mère.

– Qu’est-ce qu’ils mangent ? disaient les deux Krauss.