Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/236

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– Madame Baudoche, dit-il, je viens implorer votre pardon. Hier soir, entraîné par l’émotion, j’ai obéi à un mouvement involontaire. Ne croyez pas que j’aie cédé à un caprice. Cette minute m’a renseigné moi-même sur un fait qui m’est apparu brusquement comme une révélation : c’est que j’aime Mademoiselle Colette… Je me suis interrogé, j’ai compris la raison de l’ascendant que Mademoiselle Colette exerce sur moi depuis une année. Et je dois vous le dire : quoi qu’il advienne, je ne puis plus épouser ma fiancée d’Allemagne, puisque ma conscience me dit que j’aime votre fille. Je dois avertir l’autre et lui redemander ma parole… Mademoiselle Colette, voulez-vous être ma femme ?