Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/244

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tiennent et, chaque année, au début de septembre, un matin, y vont suspendre des couronnes. Ces modestes femmes, élevées par nos malheurs, reforment, sans le savoir, une espèce d’aristocratie. Après l’exode des meilleures familles et dans une société découronnée qui voulait revivre, leur confrérie est devenue un des premiers corps messins. Elles remplissent une fonction publique, exercent une autorité morale et maintiennent l’ordre de sentiments sur lequel veut se régler toute véritable Messine. Un profond respect des vainqueurs eux mêmes les enveloppe, et le nom seul des Dames de Metz émeut le passant, à qui l’on raconte cette constance, aussi bien que tous ceux dont la vie s’emmêle aux épreuves de la Lorraine. Leur présidente