Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/258

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les âmes. Les regards ne peuvent se détacher des lumières du cercueil. Quoi ! cette douloureuse armée est devenue une centaine de vives flammes sur les fleurs d’un catafalque ! « Vita mutatur non tollitur » chantera bientôt l’office. « Les morts ne sont plus comme nous, mais ils sont encore parmi nous. » Quel repos, quelle plénitude apaisée !

Soudain, voici qu’au milieu de ces pensées consolantes, éclate le Dies iræ. Mélodie de crainte et de terreur, poème farouche, il surgit dans cet ensemble liturgique, si doux et si nuancé ; il prophétise les jours de la colère à venir, mais en même temps il renouvelle les sombres semaines du siège. Son éclat aide cette messe à exprimer complètement ces âmes messines, dont